Le bureau des mariages et autres nouvelles d'Hervé Bazin

Publié le par am lectrice

Le bureau des mariages et autres nouvelles d'Hervé Bazin

« Le bureau des mariages » d’Hervé Bazin

Un Livre de Poche lu pendant ma semaine de vacances en Normandie, au printemps 2018.

9 nouvelles parues chez Grasset en 1951, sur divers sujets du plus drôle au plus dramatique. Bonne pioche dans la « pile à lire » qu’un livre de nouvelles, bien écrites, percutantes, et qui autorise une petite heure de lecture sans le déchirement de devoir « abandonner sa lecture ». La nouvelle finie, la pause s’impose d’elle-même, pour méditer sur le sujet, en rire encore, s’en éloigner parfois.

« On retrouve ici des variations sur un thème très bazinien : notre empoignade avec la fatalité, qui n’est pas toujours telle. » voici ce qu’il est écrit en préambule.

Hervé Bazin (1911-1996), bien sûr, c’est « Vipère au poing ». J’ai lu également « le matrimoine », adorable ! (comme je n’ai pas encore fait d’article sur ce livre, vous pouvez aller voir ce qu’en dit une autre blogueuse : http://www.journal-d-une-lectrice.net/article-30708564.html)

J’avoue, je n’ai aucun souvenir d’avoir lu « qui j’ose aimer » et la lecture du résumé ne me dit absolument rien ! vieillesse quand tu nous tiens !!!

Mais je crois l’avoir dans une étagère…

Le bureau des mariages et autres nouvelles d'Hervé Bazin

La première nouvelle qui donne son titre au livre, « le bureau des mariages », raconte l’histoire d’une femme dont les jours s’écoulent, sans relief, quasiment au service de son frère ; tous deux célibataires. On devine donc que la sœur dépose une annonce matrimoniale. Après de longs mois d’échanges de courriers dignes de meilleures relations virtuelles contemporaines, la rencontre doit se faire. Evidente conclusion à ces beaux échanges épistolaires et ses immenses confidences qui doivent impérativement, c’est l’ordre du Monsieur contacté, être tapés à la machine à écrire et envoyés Poste restante.

Dois-je raconter la suite ?

 

Première ligne:

« La porte de l’agence était ouverte, mais Louise hésitait, n’osait entrer. Ce bureau lui faisait l’effet d’un cabinet dentaire : Louise avait toujours eu honte de montrer ses caries, comme si elle en était responsable par économie de dentifrice. »

 

Ce début de paragraphe vous donnera un indice sur la fin de l’histoire :

« Louise vivait seule avec Robert depuis la mort de leurs parents, c’est-à-dire depuis la mort de sa mère à elle et de son père à lui qu’avait réunis un mariage tardifs entre veufs. »

 

C’est donc en Normandie que j’ai lu cette seconde nouvelle « Jeux de main » où des enfants jouent et se bataillent avec la hargne de cette jeunesse où il faut apprendre à serrer les poings, à prendre les coups, à ne pas pleurer telle une fillette même dans les pires jeux… et où le dénuement arrive dans un vieux bunker comme il en restait tant sur nos côtes...

bunker, Étretat - 2005

bunker, Étretat - 2005

Et il y a cette nouvelle où le mari veut se débarrasser grâce à ses connaissances mycologiques de cette intraitable épouse,

Et cette autre, où le gentil Monsieur Michel qui rend tant de services se révèlent être un vrai misanthrope passant son temps à mettre ses voisins dans l’embarras juste pour pouvoir mieux encore leur rendre service… jusqu’au jour où la colère lui monte et où il cuisine pour empêcher cette mendiante de venir manger dans la gamelle des chats !

« ….il abhorrait les femmes : elles appartenaient à un sexe qu’il convenait de persécuter puisqu’il n’avait pas voulu de lui. D’ailleurs, il détestait le genre humain, embranchement privilégié du règne animal, et tout ce règne animal encore qu’il appartînt à la Société protectrice des Animaux, au bénéfice des chats. Seuls, en effet, les chats trouvaient grâce devant lui. Seuls, en effet, les chats trouvaient grâce devant lui. Du chat, il avait lui-même le caractère renfermé, l’allure honnête et la secrète hargne. Comme les chats, il savait rentrer la griffe, cacher ses méfaits, se frotter à tous les coins de porte. Du maire au curé, de la crémière au boulanger, nul qui ne le tînt pour inoffensif, qui ne fût assuré de sa complaisance et de sa bonne humeur ; nul qui ne lui fût redevable d’un sourire, d’un propos édifiant, d’un service, d’un petit cadeau. »

Tableau de Vincent Dufour, photo prise dans une vitrine en 2005

Tableau de Vincent Dufour, photo prise dans une vitrine en 2005

Le bureau des mariages et autres nouvelles d'Hervé BazinLe bureau des mariages et autres nouvelles d'Hervé Bazin
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Le Bureau des Mariages de Hervé Bazin. 

Le Livre de Poche – 1972 (C Editions Bernard Grasset, 1951

Acheté 1 euro à Baslières, chez Papi Moustache en avril 2018

Whouah ! Je fais fort, à peine acheté et déjà lu !!!

 

Mais.... peut-être devrais-je lire me livres par ordre alphabétique ?

un de moins, et dix encore à nouveau, picoré ici et là et qui s'ajoute à mes piles...

 

L’on passe de bon moment avec ces livres de nouvelles. Chacune renvoie à des personnages que l’on a pu rencontrer un jour, un instant vécu.

Mais bon, je dois faire diminuer ces piles, vider mes étagères, et je rendrai sa liberté à ce livre lors d’une prochaine sortie…

 

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