Violette, je t'aime

Publié le par phot'saône

Violette, je t'aime

J’avais déjà lu des livres de Remo Forlani, notamment « Pour l’amour de Finette », une histoire de chat. C’est donc bien tentée que j’ai pris ce livre dans une boîte à livres qui se trouvait sur ma route durant les vacances.

Quel en est le sujet ?

Une histoire d’amour, une histoire de couple confronté à l’arrivée d’un bébé.

 

Y-a-t-il un rapport avec la chanson de Luis Mariano ?

L'amour est un bouquet de violettes.

L'amour est plus doux que ces fleurettes.

Quand le bonheur en passant vous fait signe et s'arrête.

Il faut lui prendre la main

sans attendre à demain.

L'amour est un bouquet de violettes.

Ce soir, cueillons, cueillons ces fleurettes.

Car, au fond de mon âme,

Il n'est qu'une femme.

C'est toi qui sera toujours

Mon seul amour.

 

En fait, je ne me souviens plus trop de quoi ça parle, je vais devoir relire quelques pages…

 

Le bébé n’est pas souhaité, il faut trouver une personne pour le faire passer. Parce que quand même, ça ne fait que deux mois que les amoureux se connaissent.

Le narrateur repense à ses anciennes conquêtes, dont Léone, la fille du restaurateur chez qui il a travaillé.

« Léone avait des ambitions. Elle aurait voulu devenir chanteuse, modiste, ou quelque chose comme ça. Son père la forçait à servir les goulafres qui venaient dévorer chez lui en un repas la ration hebdomadaire d’un vieillard. »

 

Ou la femme du peintre…

« C’est sa femme, avec laquelle je vivais une espèce de roman trois après-midi par semaine dans la clandestinité d’un minet-galant, qui a absolument voulu me le présenter. Elle tenait à ce que je vois les innombrables portraits qu’il avait faits d’elle. … Sa femme m’a fait passer pour un éventuel acheteur. Il a pudiquement retourné les tableaux qui représentaient son épouse sans voile et m’a laissé admirer des toiles chastes que je me suis empressé de trouver sublimes, mais trop chères. »

 

 

On fait donc appelle à la bonne amie que l’on a contacte uniquement lorsqu’on en a besoin. Il faut prendre rendez vous avec un docteur, bien sûr.

Pendant ce temps, le narrateur cherche une machine à écrire pour commencer un roman.

Dans un salon de thé, il croise une sorte de cow boy qui se plaint qu’il n’y est ni bière, ni flipper…

« Ce que j’imagine mal, c’est qu’il y ait sur terre des millions de mortels capables de gaspiller un peu du temps qui leur est imparti à titiller les manettes de ces navrants appareils qui –au mieux- vous procurent la joie de voir s’allumer un nez de clown ou le shako d’une majorette. »

« J’ai beau chercher… Non… Des années de vadrouille et pas la moindre partie de flipper.

« Des dizaines et des dizaines d’années de vadrouille et, au bout du compte, quoi ? Toujours cette peur de la mort, cette incapacité à me mettre devant une pile de feuilles de papier et d’écrire.

Il y a –soi-disant- ce problème de machine.

On meurt aussi bien à Paris qu’à Tampico. Je le sais. Et si je sais ça, je dois savoir aussi qu’on écrit aussi bien mille pages belles à en pleurer avec un Bic à quarante centimes qu’avec une Olivetti électrique. Alors ? »

 

Dans le tiroir de Violette… faut-il rappeler qu’il ne faut pas fouiller le tiroir des gens ?

« C’est toujours déroutant, les tiroirs des autres. Et un peu dégoûtant. Même la reine d’Angleterre doit avoir un tiroir avec des vieilleries… l’unique rescapé d’une paire de gants étrennés à un bal d’Altesses, un programme, une fleur décolorée, une médaille désargentée, une carte postale vulgaire expédiée par un vague flirt… »

 

Quand on veut fonder une famille, se la couler douce, il faut trouver de l’argent, travailler un minimum…

« - Tu sais combien il faudrait que tu places de télés par semaine pour que ça devienne rentable ?

- je ne veux pas devenir milliardaire, Max. Simplement gagner de quoi vivre bien avec Violette. L’idée, la seule idée raisonnable, c’est de travailler en fonction de ses vrais besoins et pas plus.

- les amateurs, tu sais… Et puis cette coiffure. Tu en vois beaucoup, des gens capables de signer un contrat de location à un type coiffé comme une Indienne ?

Que Max aille se faire foutre et tous les gens incapables de faire abstraction de la longueur de mes poils aussi. Je ne veux pas réinventer le commerce et redevenir un gros payeur d’impôts, Ducon ! Je cherche le moyen de gagner de quoi me la couler douce avec Violette. Je ne rêve pas à une montre à quartz. Je voudrais seulement…

- Hippy, c’est plus de nos âges. En plus, le type qui veut vraiment essayer ce genre de vie-là, sans travailler comme tout le monde, sans faire tout ce qu’il faut faire parce que c’est comme ça et pas autrement, il a intérêt à aller faire ça la cambrousse. Et j’ai bien dit : le type qui veut « essayer ».

 

Celle-là, je la connais. Une tirade classique : « allez faire ça ailleurs, ne restez pas dans nos pattes, vous gênez. » Le drame c’est que moi, la campagne, je ne suis pas fanatique. C’est beau dans les films. Et encore. Il me faut Paris avec ses rues.

Violette, je t’aime de Remo Forlani       

Editions Julliard et la Table Ronde, 1975, lu en format Folio, 1986

provient de la boite à livres de Saint Benoit des Ombres, mai 2018

(Illustration de couverture : Georges Lemoine)

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Publié dans Livres, Femmes, Hommes, Paris, Philosophie

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